Cette semaine, Justine, notre directrice artistique, a accepté de partager son expérience de Directrice Artistique. Quel est son rôle, son impact sur un projet ? Toutes les réponses à vos questions sont dans cette interview.
La conception graphique c’est mettre en forme des messages grâce à l’image et au texte. Plus précisément, c’est concevoir et réaliser des supports de communication qui expriment des idées et répondent à des objectifs de communication, comme décliner une identité de marque sur plusieurs supports.
Il y a différents types de direction artistique. Il y a autant de formes de DA que de formes d’art. Le directeur artistique est spécifique à sa structure, ce peut être dans le théâtre, la musique, etc.
Moi je vais parler de la direction artistique que je connais la mieux : en agence web. Le DA est le garant de l’image de marque et de l’identité visuelle des clients de l’agence. Il imagine les messages et concepts à faire passer, trouve les pistes visuelles pour traduire les concepts. Il a aussi une casquette relationnelle puisqu’il analyse les besoins du client et plus tard défendra sa proposition créative au client. Il supervise les étapes créatives et manage une équipe qu’elle soit interne ou externe. L’équipe peut aussi bien être composée de graphistes que de photographes ou d’intégrateurs. Le DA suit la production pour s’assurer de la qualité de la composition finale.
Les enjeux de mon rôle se trouvent surtout en début de projet. L‘étape la plus cruciale est celle du brief créatif car c’est à partir de celui-ci que le directeur artistique a toutes les clés en main pour proposer un axe de design. Il s’agit alors de comprendre la marque, son ADN, son histoire, ses produits, sa cible, son marché puis d’aborder l’univers graphique, le ton, l’ambiance pour savoir vers quoi tendra la créa. Dans un second temps, il y a la phase de pige et de veille pour s’inspirer, s’orienter et enfin la proposition créative, phase plus ou moins longue selon l’inspiration ! Je dois trouver le bon concept visuel, convaincre le client et défendre mes choix. Mon but est de rendre la marque unique pour un public.
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Ce sont deux rôles différents mais complémentaires. Concrètement, les deux rôles peuvent créer une interface de site web ou un logo. Le graphiste sera plus un technicien qui maîtrise les logiciels et la méthode à la perfection. C’est un technicien qui concrétise les idées du directeur artistique en apportant sa touche personnelle qui est tout aussi nécessaire. Le directeur artistique a une vision globale du projet. Il ne connait pas forcément la forme finale mais sait vers quoi et comment y tendre. Le DA doit rappeler la direction à suivre tout au long du projet.
Oui, on est dans une configuration d’agence où c’est possible. Ça me permet de garder une main dans la technique.
Elle l’est. Elle permet de comprendre la marque, les enjeux du client et les attentes de la cible. Quand la création graphique permet de visualiser des concepts et des messages, la direction artistique permet de savoir quelle voie emprunter.
La plus grosse problématique, c’est un décalage entre les attentes du client et le design proposé. En résulte une perte de temps, donc un décalage dans le planning. Mais surtout, on peut perdre confiance en soi et se démotiver puisque tout est à recommencer. Il faut savoir se remettre en question et retrouver de l’assurance.
Le design porte aussi une forte charge émotionnelle pour le client. Une présentation qui plait, qui surprend, installe tout de suite un climat de confiance. Mais si le client est déçu, la relation avec son propre projet est compromise. C’est au directeur artistique de savoir mesurer cet enjeu. Certains prennent très à cœur la créa quand d’autres sont moins touchés. Capter cette nuance, c’est aussi pouvoir jouer sur la façon de communiquer et de présenter le travail au client.
Je n’ai jamais eu de cas qui ait vraiment mal tourné, mais il m’est arrivé que la proposition créative proposée ne convienne pas. Des éléments qui paraissaient évidents pour le client n’ont pas été captés, ce qui a créé un décalage entre les attentes et la réponse. Cela peut être dû au message qui est passé par beaucoup trop de parties prenantes : le client, parfois un utilisateur final, un consultant, un commercial, un chef de projet. Le message arrive en morceaux dans les mains du graphiste/DA. Ou ça peut être aussi parce que je ne suis pas intervenue assez tôt dans le projet : je n’ai alors pas eu les bons interlocuteurs au bon moment. Ou encore parce que j’ai été en panne sèche ou manque d’imagination, ce qui arrive aussi malheureusement ! Il faut alors faire preuve d’écoute et de remise en question pour surmonter ces difficultés.
Ça se passe super bien ! On travaille ensemble depuis quelques années, c’est fluide. Notre force est d’être complémentaires.
Elle est méthodique, technique et indépendante, quand je suis exploratrice, participative, et artistique. C’est ce qui fait que notre duo fonctionne.
Adobe a créé un test de personnalités créatives. On a fait ce test et il se trouve qu’Estelle est prototyper et que je suis artiste, et ces deux profils sont complémentaires. La répartition des tâches est donc naturelle et logique.
Je dirais l’empathie, la curiosité et le sens de l’esthétisme. Ce sont les trois points clés pour réussir à se lancer en DA.
La direction artistique est indispensable au bon déroulement d’un projet créatif. La négliger, c’est partir sur de mauvaises bases. Merci à Justine de nous avoir transmis son expérience sur le sujet.
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